ALGAR et au lointain JASPER la capitale du paisible royaume de GANDAHAR

Présentation du projet

GANDAHAR une saga quadragénaire
par Jean-Pierre Andrevon



Sur la planète Tridan, aux quatre-cinquièmes couverte d’eau et ne comportant qu’un seul continent barrant sa sphère d’un pôle à l’autre, de nombreux royaumes et principautés se sont édifiés au cours des siècles, qui tous entretiennent les uns avec les autres des relations pacifiques, tous se conformant aux lois de la Nature, soucieux de ne pas bouleverser l’écologique de ce monde champêtre et sylvestre.


Le principal royaume de la planète est Gandahar, où l’on vit de cueillette et d’un peu d’agriculture, et où la principale source d’énergie vient de la force motrice d’insectes gigantesques qui, produits de très anciennes mutations génétiques, s’abandonnent de manière bonasse aux travaux auxquels ils sont employés.
 
 
La capitale de Gandahar est Jasper, qui étend son semis de dômes translucides sur la plaine de la Valderboise, autour du pic des Louanges couronné par le palais de la reine Ambisextra, sculpté à l’image du visage impérieux de la souveraine, qui jouit d’une jeunesse éternelle, bien qu’on lui prête plusieurs siècles d’existence.
Les Gandahariens, ainsi que la totalité des citoyens de cette planète aimable où les saisons semblent s’être arrêtées à un éternel automne, ne sont pas une espèce endémique, l’évolution ici n’ayant pas dépassé de stade des oiseaux. Les humains qui peuplent Tridan viennent en réalité de la Terre, ayant fait 3000 ans plus tôt le voyage depuis leur planète moribondes rongées par les guerres et d’irréversibles dommages écologiques, à bord d’arches stellaires dont on peut encore trouver la trace encastrées dans le roc des montagnes ou rouillant à la surface des plateaux océaniques. Mais, hormis la reine et quelques savants, tous et toutes sur Tridan ont oublié leur véritable origine.
L’existence sur ce monde doux en apparence n’est cependant pas qu’idyllique. Cachés dans des cavernes, au sein de forêts profondes ou dans la mythique cité de Kraak, vivent les Transformés, issus d’expériences génétiques autrefois menées par les savants venus de la Terre et n’ayant pas dompté leurs démons.
Les Transformés, qui comptent parmi eux les Humanimaux, sont ignorés, relégués, tenus pour une sous humanité. Parfois cette situation peut se traduite par des révoltes, en d’autres occasions à de fragiles alliances. Car, comme tout monde heureux, pacifique et désarmé, Gandahar peut être l’objet de convoitise, d’attaques brutales, de menaces imprécises. Pour y parer, la reine Ambisextra entretient une caste de chevaliers-servants, formés aussi bien pour le combat que la négociation, la recherche pointue ou l’exploration lointaine. Le meilleur, le plus astucieux d’entre eux, l’homme de confiance de la reine se nomme Sylvin Lanvère.


Notre jeune héros pose ici dans le froid du WRATH de son enfance en compagnie d'un bébé SORN.


 Avant de devenir un " chevalier-servant " et de se prénommer SYLVIN, notre jeune héros s'appelait ALGAR et menait dans la province du WRATH une vie paysane un peu trop calme à son goût... et cela malgré les turbulents PANDROMADAIRES dont il était le berger. 


Sylvin est ainsi, un jour qui commence mal, mandaté par la reine pour trouver qui, aux lisières du Désert-très-Brûlant, abat les oiseaux-espions qui gardent un œil sur la totalité du territoire. Sylvin, après un éprouvant voyage aérien sur le dos de sa libellule apprivoisée, va découvrir l’impensable : une invasion de robots impitoyables armés d’un rayon terrifiant qui transforme tout être vivant en statue de pierre. Plus impensables encore, ces robots, les Hommes-machines, viennent du futur.
Pour trouver leur origine et les combattre, Sylvin devra dormir 10 000 ans et se réveiller dans ce lointain avenir, où la planète tout entière est devenue un désert de métal sur lequel veille une créature maléfique : le Métamorphe. Saura-t-il vaincre ce monstre biologique et pourra-t-il regagner son époque débarrassée des envahisseurs ?
Ce récit liminaire a vu le jour en 1969. Publié sous le titre Les Hommes-machines contre Gandhar dans la prestigieuses collection “Présence du futur” de chez Denoël, il s’agissait du premier roman d’un auteur à l’époque presque débutant, Jean-Pierre Andrevon.
Salué par la critique, le récit devait bientôt attirer l’attention du plus grand réalisateur français de films d’animation, René Laloux, qui venait d’achever son premier long-métrage, La Planète sauvage, d’après un roman de Stefan Wul et avec des dessins de Topor. Séduit, Laloux voulait faire de Gandahar son film suivant. Cela se passait en 1973, et il fallut pas moins de 18 ans pour que Gandahar-le-film sorte sur les écrans fin 1987, une merveille esthétique due pour bonne partie au fait que le dessin avait cette fois été confié à Caza. Le film a fait le tour du monde, ayant notamment bénéficié, pour son exploitation aux Etats-Unis, d’une version anglaise écrite par Isaac Asimov. Longtemps invisible chez nous, Gandahar est à nouveau disponible grâce au DVD chez Arte vidéo.
Mais ensuite ? Après avoir longtemps mis de côté son univers et son héros, Jean-Pierre Andrevon y a fait retour en 1997 avec Gandahar et l’oiseau-monde (Hachette), où Sylvin et son indispensable compagne à la peau violette Airelle, doivent affronter un danger qui menace cette fois la planète entière, sous la forme d’un œuf gigantesque enfouie au cœur même du monde, et qui menace d’éclore. En 1999, avec Les Portes de Gandahar (même éditeur) on fait un peu mieux connaissance avec les Transformés, atteints d’un maladie de dégénérescence dont le remède ne peut se trouver que loin de Tridan, une fois passé ces mystérieuses Portes sur l’espace-temps édifiées jadis par une civilisation disparue. La même année, chez Denoël à nouveau cette fois, Cap sur Gandahar explore la jeunesse de Sylvin, sa rencontre avec la reine Ambisextra et ses premiers pas dans le chevalerie. Les Rebelles de Gandahar (2002, chez Mango), introduit une menace de charme : le robot féminin Athna 103, créature d’une merveilleuse beauté qui va jusqu’à ensorceler (provisoirement) Sylvin, mais cache de bien noirs desseins sous sa peau de plastique. Enfin, L’Exilé de Gandahar (2004, même éditeur) projette Sylvin loin dans l’espace et le passé, à savoir la Terre du début du XXIIe siècle, planète-mère à l’agonie, au moment même où les premières arches sont lancées. Tous ces romans bénéficient naturellement de couvertures de Caza, demeuré lui aussi fidèle à son univers.



Ce qui ne veut pas dire que c’en est fini des aventures de Sylvin Lanvère, l’auteur ayant d’autres projets dans son sac concernant une saga que le critique Denis Guiot a ainsi décrit : « Gandahar est un exemple unique de science-fantasy à la française, ironique, poétique, écologique et chaleureuse. » Que manque-t-il alors à cet ensemble pour aller plus loin encore dans sa concrétisation ? La bande dessinée, bien sûr ! C’est pourquoi l’auteur, après s’être allié à Afif Khaled pour l’adaptation d’un autre de ses romans, Le Travail du Furet (trois tomes chez Soleil), a fait affaire avec un autre “jeune” du métier, Jubo, qui, grand admirateur de Caza, a su se glisser dans le moule sans trahir l’esthétique première de l’univers gandaharien, tout en y apportant sa touche personnelle. Co-scénariste et graphiste de la série en projet, Jubo, dont on admire depuis longtemps les dessins dans la revue BIFROST, a décidé de s’y investir à fond, de manière à ce que la b-d Gandahar soit un digne prolongement aux romans et au dessin animé. D’où un premier album, Les déserts de Gandahar qui, sans être l’adaptation stricto sensu d’un volume en particulier, reviendra sur la jeunesse de Sylvin, l’épopée des arches spatiales et l’existence précaire des Transformés. Mais d’autres suivront, pour que vive Gandahar